Je suis inscrite en thèse depuis maintenant presque deux ans et demi (que le temps passe vite !). Avant cela, j’avais rédigé deux mémoires, en m’aidant uniquement de mon traitement de texte (Word, depuis toujours) et de Zotero que j’ai eu la chance de découvrir dès ma licence, et qui m’est depuis absolument essentiel.
Mais la thèse est un exercice autrement plus complexe, qui nécessite de traiter de grands jeux de données, de les conserver et de les mobiliser de manière simple pendant de longues périodes, mais aussi de pouvoir y revenir facilement quand on les a mis de côté un certain temps. Peu à peu, je me suis donc équipée de nouveaux outils numériques qui me facilitent le travail, qu’il s’agisse d’organiser ma thèse, de traiter son corpus, ou de la rédiger.
Je vous propose aujourd’hui un petit tour d’horizon des cinq logiciels qui me sont les plus précieux au quotidien !
Notion, l’espace de centralisation de mon travail
J’ai découvert Notion à la fin de mon année de M2, trop tard pour l’utiliser dans le cadre de mon mémoire. Cependant, j’en ai très vite perçu tout le potentiel pour moi qui aime par dessus tout que les choses soient très organisées. Avant d’entamer ma thèse, j’ai donc pris le temps de lui créer un tableau de bord entièrement personnalisé sur Notion. Il a légèrement changé au fil du temps et de l’évolution de mes besoins, mais la structure est sensiblement la même depuis le départ. Cela me permet de centraliser toutes les informations liées au doctorat, au-delà de la thèse elle-même. Mon espace Notion se compose entre autres d’un agenda des colloques et conférences qui m’intéressent, que je souhaite y participer ou seulement y assister ; d’une page rassemblant tous les cours et formations que j’ai suivi depuis ma première année ; d’une base de données bibliographiques sous forme de fiches de lectures connectée à une seconde base de données thématique qui constitue mon état de l’art ; d’un espace où je rassemble de courtes formes rédigées ; d’un journal que j’essaie de tenir régulièrement ; et bien sûr d’une longue to-do list.
Je me sers de cet espace Notion quotidiennement, car il me permet de suivre en temps réel l’avancée de mon travail et d’organiser les tâches suivantes. J’avais détaillé son fonctionnement dans un post Instagram.

Zotero, maître de ma bibliographie
Sans surprise, le numéro 2 de cette liste est bien sûr Zotero ! Il m’accompagne depuis le début de mes études et je n’imagine plus m’en passer. Outre sa fonction évidente de classement bibliographique, j’apprécie la manière dont il me permet de connecter des lectures entre elles, de me souvenir par un tag dans quelle bibliothèque se trouvent les ouvrages de référence, de lire de longs documents tout en les annotant, et tant d’autres choses. J’ai pris le temps, avant d’entrer dans le vif de la rédaction, de créer mon style bibliographique personnalisé, avec lequel Zotero exporte désormais chacune de mes références.
Je sais qu’il est possible de le connecter à Notion, mais j’ai découvert cela un peu tard et je n’ai donc jamais essayé. Comme je le décrivais dans un précédent billet, mon organisation bibliographique est bien rôdée.

Excel, grand classique de la base de données
Il existe probablement de meilleurs outils qu’Excel pour créer des bases de données. Mais dans mon cas, il s’est avéré largement complet quand j’ai eu à rassembler en un même endroit l’ensemble des références des spectacles qui constituent mon corpus, accompagnées d’un grand nombre d’informations sur chacun d’entre eux pour pouvoir les comparer. Ma base de données Excel se compose d’une première liste avec l’ensemble des métadonnées de chaque spectacle, et d’une seconde qui me permet de comparer un certain nombre d’éléments : genre du spectacle, nombre de personnages, point de vue adopté, etc. Enfin, j’y réalise des graphiques simples pour avoir une vue d’ensemble, notamment de l’évolution du nombre de spectacles dans le temps.
Pour des visualisations plus poussées, j’avoue n’avoir jamais pris le temps de me former sur Excel, car je lui préfère le très intuitif Datawrapper, après avoir préparé mes données sur Excel.

Tropy, mon gestionnaire visuel
J’ai découvert Tropy seulement l’année dernière, quand je cherchais un outil qui me permette de rassembler et classer les photographies d’archives que je dépouille de manière plus efficace qu’un explorateur de fichiers Windows. Je suis loin d’utiliser toutes les fonctionnalités de Tropy, qui peut notamment transcrire du texte présent sur des images. Mais j’y ai trouvé mon bonheur dans sa manière simple d’organiser des corpus visuels, avec une grande personnalisation des métadonnées. En un clin d’œil, je peux accéder à mes archives triées par année ou par thématique, en ouvrir des vues détaillées ou une vue d’ensemble. La gestion des métadonnées me permet de retrouver toutes les archives qui présentent des caractéristiques communes, ce qui est un véritable atout pour l’analyse.

Scrivener, celui qui sauve la rédaction de ma thèse
Le dernier logiciel de cette liste n’est malheureusement pas gratuit, mais je ne regrette pas d’avoir investi (environ 70€ de mémoire) pour en faire l’outil principal de ma rédaction. Ma directrice de thèse m’a incitée à écrire très tôt de petites choses, au fur et à mesure de mes recherches : bribes d’état de l’art sur un aspect du sujet, analyse de quelques œuvres, etc. J’ai d’abord fait cela sur Notion, très pratique pour travailler un brouillon, et sur Word pour finaliser la mise en page. Quand ma thèse a eu un plan détaillé que j’ai commencé à remplir autant qu’à le modifier sans cesse, mon système s’est trouvé limité. Je n’aime pas travailler sur un seul grand document Word, qui me paraît vite trop effrayant ; Notion me permettait de scinder ma rédaction en de plus petits documents, mais sans des fonctions essentielles comme les notes de bas de page ou un décompte visuel des mots écrits. Scrivener a résolu tous mes problèmes en apportant des solutions pour chaque écueil de Word et Notion.
Dans Scrivener, mon plan est décomposé en une succession de documents (pour les parties et chapitres) et de pages (pour les sous-parties), que je peux déplacer à ma guise tout en ayant toujours la structure sous les yeux. Le traitement de texte reste suffisamment sobre pour ne pas me perdre dans des détails de mise en page prématurés, tout en me permettant d’ajouter autant de notes et de commentaires que nécessaire. Il est possible de sauvegarder plusieurs versions d’une page sans en multiplier les fichiers, de suivre l’état d’avancement de la rédaction d’une sous-partie, ou encore de travailler avec deux documents ouverts côte à côte, et d’exporter tout cela sur un document Word ou autre traitement de texte. En deux mots, Scrivener est extrêmement pratique.

Je serai très curieuse de connaître quels sont, de votre côté, vos logiciels de prédilection et pour quelles raisons !
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Charly André Guibaud (14 janvier 2025). Cinq logiciels qui m’aident à écrire ma thèse. Métathèse. Consulté le 18 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/1332s